zondag 26 maart 2017

A closer reading of Rousseau. Du Contrat Social ou Principles du droit politique (1780)

1. Rousseau. Du Contrat social ou Principles du droit politique
In Chapitre deux, Rousseau illustrates "des premières sociétés": the ancient and only natural of all forms of society is that of a family. Speaking of "a primitive community in which people live in harmony with each other and in which they enjoy freedom and happiness", Rousseau seems to be opposed to Hobbes and Locke in that the latter theorists stress the egoistic character of the individual, stemming from his self-centered nature.

In the following chapters, Rousseau elaborates on the work of Grotius. Among the most relevant chapters are Chapitre VI, Du pacte social, and Chapitre VII, Du souverain. I paraphrased [re-wrote] the most important parts of Livre Premier and Livre Deux, the underlined phrases show my personal interpretation of Rousseau's original manuscript.

1.1  Livre premier, Chapitre VI: Du pacte social
In Rousseau's view, the State of Nature prompts men to unite: "Je suppose que les hommes parvenus à ce point oú les obstacles qui nuisent à leur conservation dans l'état de nature, l'emportent par leur résistance, sur les forces que chaque individu peut employer pour se maintenir dans cet état. Alors, cet l'Etat primitif ne peut plus subsister et le genre-humain périroit s'il ne changeoit de maniére d'être".

Rousseau recognizes that mankind will cease to exist if it does not adjust its mode of existence to the "obstacles" that have come to impede the State of Nature.

"..comme les hommes ne peuvent engendrer de nouvelles forces, mais seulement unir et diriger celles qui existent, ils n'ont plus d'autre moyen pour se conserver, que de former [..] une somme de forces. Cette somme de forces ne peut naître que du concours de plusieurs, mais la force et la liberté de chaque homme étant les premiers instruments de sa conservation, comment les engagera-t-il sans se nuire?"

This difficulty can be reduced to the subject of his thesis:

"Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant? Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution".

A social contract is presented as the solution to this difficulty ("giving up initial freedom in order to retain freedom by means of the social contract"). Once the social contract is established, to what extent are its provisions binding upon its members? How tacit is such agreement?

"Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de l'acte, que la moindre modification les rendoit vaines et de nul effet. Elles sont par-tout tacitement admises et reconnues, jusqu'à ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits et reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionelle pour laquelle il y renonça".

The social contract should entirely carry out the principle of reciprocity
:

"Ce clauses se réduisent toutes à une seule savoir, l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté:
[1] Car
premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition étant égale par tous et la condition étant égale par tous, nul n'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres;
[2] De plus, l'aliénation se faisant sans réserve, l'union est aussi parfaite qu'elle peut l'être, et nul associé n'a plus rien à réclamer. S'il restoit quelques droits aux particuliers, comme il n'y auroit aucun supérieur commun qui pût prononcer entr'eux et le public, chacun, étant en quelque point son propre juge, prétendroit bientôt l'être en tous, l'état de nature subsisteroit et l'association deviendroit nécessairement tyrannique ou vaine;
[3] Enfin, chacun se donnant à tous, ne se donne à personne et comme il n'y a pas un associé sur lequel on n'
acquière le même droit qu'on lui cede sur foi, on gagne l'équivalent de tout ce qu'on perd et plus de force conserver ce qu'on a".

Hence, the essence of the social contract is, according to Rousseau
:


"Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout".

"A l'instant, au lieu de la personne particuli
ère de chaque contractant, cet acte d'association produit un Corps moral et collectif composé d'autant de membres que l'assemblée a de voix".

1.2. Chapitre VII: Du Souverain
"Cette formule que l'acte d'association renferme un engagement réciproque du publie avec les particuliers et que chaque individu contractant, pour ainsi dire, avec lui-même, se trouve engagé sous un double rapport; savoir, comme membre du Souverain envers les particuliers et comme membre de l'Etat envers le Souverain".


"On ne peut appliquer ici la maxime du droit civil, que nul n'est tenu aux engagements pris avec lui-même; car il y a bien de la différence entre s'obliger envers soi, ou envers un tout dont on fait partie".

The relationship between the Sovereign and its members cannot give rise to conflicting interests, as we understand the very character of the sovereign
:

"Or, le Souverain, n'étant formé que les particuliers qui le composent, n'a, ni ne peut avoir, d'intérêt contraire au leur. Par conséquent, la puissance souveraine n'a nul besoin de garant envers les sujets; parce qu'il est impossible que le corps veuille nuire
à tous ses membres et nous verrons ci-après qu'il ne peut nuire à aucun en particulier. Le Souverain, par cela seul qu'il est, est toujours tout ce qu'il doit être".

Always keep in mind that the one and only interest of the Sovereign is the general will, "volonté générale", rather than the sum of all individual interests. The relationship between the subjected individuals and the Sovereign (Rousseau has drawn a distinction between subjects, civilians and members of the Sovereign), however, could give rise to conflicting interests, which could eventually result in the destruction of the Corps politique, provided that these subjects do not observe their obligations:


"Il n'en est pas ainsi que des sujets envers le Souverain, auquel malgré l'intérêt commun, rien ne répondroit de leurs engagements, s'il ne trouvoit des moyens de s'assurer de leur fidélité. En effet, chaque individu peut, comme homme avoir une volonté particuli
ère, contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen. Son existence absolue et naturellement indépendante peut lui faire envisager ce qu'il doit à la cause commune comme une contribution gratuite, dont la perte sera moins nuisible aux autres que le payement n'en est onéreux pour lui".

The independency of the individual, inherent to his nature, might make him compare himself to other and come to the conclusion that the social contract forces him to face a heavier burden than other individuals do. This is why the state of nature puts society at risk.

"Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir
à la volonté générale y sera contraint par tout le corps; ce qui ne signifie autre chose, sinon qu'on le forcera d'etrê libre: car telle est la condition qui donnant chaque citoyen à la patrie le garantit de toute dépendance personnelle; condition qui fait l'artifice et le jeu de la machine politique et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seroient absurdes, tyranniques et sujets aux plus énormes abus".

1.3. Livre Deux. Chapitre premier. Que la Souveraineté est inaliénable
"La première et plus importante conséquence des principles ci-devant établis est, que la volonté générale peut seule diriger les forces de l'Etat selon la fin de son institution, qui est le bien commun: car si l'opposition des intérêts particuliers a rendu nécessaire l'établissement des sociétés c'est l'accord de ces mêmes intérêts qui l'a rendu possible. C'est ce qu'il y a de commun dans ces différens intérêts qui forme le lien social et s'il n'y avoit pas quelque point dans lequel tous les intérêts s'accordent, nulle société ne sauroit exister. Or c'est uniquement sur cet intérêt commun que la société doit être gouvernée".

"Je dis donc que la souveraineté n'étant que l'exercice de la volonté générale, ne peut jamais s'aliéner et que le Souverain, qui n'est qu'un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même, le pouvoir peut bien se transmettre, mais non pas la volonté".

1.4. Chapitre II. Que la Souveraineté est indivisible
"Par la même raison que la souveraineté est inaliénable, elle est indivisible. Car la volonté est générale, ou elle ne l'est pas; elle est celle du Corps du Peuple, ou seulement d'une partie. Dans le premier cas, cette volonté déclarée est un acte de souveraineté et fait loi. Dans le second, ce n'est qu'une volonté particul
ière, ou un acte de magistrature; c'est un décret tout au plus".

1.5. Chapitre III. Si la volonté générale peut errer

"Il s'ensuit de ce qui précede que la volonté générale est toujours droite et tend toujours à l'utilité publique: mais il ne s'ensuit pas que les délibérations du peuple aient toujours la même rectitude. On veut toujours son bien, mais on ne le voit pois toujours: jamais on ne corrompt le peuple, mais souvent on le trompe et c'est alors seulement qu'il paroît vouloir ce qui est mal". The general will and the sum of all individual wills are compared and contrasted, as follows:

"Il y a souvent bien la différence entre la volonté de tous et la volonté générale: celle ci ne regarde qu'à la intérêt commun, l'autre regarde à l'intérêt privé, n'est qu'une somme de volontés particul
ières; mais ôtez de ses mêmes volontés les plus et les moins qui s'entre-détruisent, reste pour somme des différences la volonté générale".

"Si, quand le peuple suffisamment informé délib
ère, les citoyens n'avoient aucune communication entr'eux, du grand nombre de petites différences résulteroit toujours la volonté générale et la délibération seroit toujours bonne".

"Il importe donc, pour avoir bien l'énoncé de la volonté générale qu'il n'y ait pas de société partielle dans l'Etat et que chaque citoyen n'opine que d'
après lui. Que s'il y a des sociétés partielles, il en faut multiplier le nombre et en prévenir l'inégalité".

Rousseau borrows this idea from Lycurgus and inserts a statement made by Machiavelli; by doing so, he emphasizes the similarities between the postulates of the classic Social Contract theorists and those of himself.